Si cette question nous avait été posée quelques années plus tôt, la première réponse qui serait venue à l’esprit aurait une bonne rémunération.
Aujourd’hui, avec les évolutions récentes du monde du travail liées à la pandémie, les attentes des talents et leurs priorités vis-à-vis de leur vie professionnelle ont été entièrement remodelées.
L’arrivée subite des confinements il y a deux ans a littéralement métamorphosé le quotidien de chacun.e, et le monde du travail n’a pas été épargné.
En effet, par la force des choses, tant les employeurs que les employé.e.s ont dû s’adapter aux contraintes imposées par les gouvernements. Ces adaptations ont souvent été appréciées des employé.e.s pour la flexibilité qu’elles avaient fait rentrer dans leur vie professionnelle.
La flexibilité, la quête de sens, la marque employeur et culture d’entreprise ont fait de l’équilibre confort de vie personnelle et professionnelle une nouvelle priorité pour les candidat.e.s.
De la flexibilité – un avantage devenu un impératif !
Il fut un temps où le télétravail n’était réservé, un à deux jours par semaine tout au plus et très discriminatoirement, qu’à certains cadres, bien souvent seniors.
Le point positif de toutes les restrictions de liberté a bien été la flexibilité qu’elles ont apporté dans le quotidien des travailleurs.
Avec le confinement, le télétravail est devenu la norme, parfois pour le plus grand bonheur de tou.t.e.s. Bien qu’un manque d’interactions sociales et l’absence de contacts avec les collègues ait pu se faire ressentir, le télétravail a tout de même largement été apprécié.
Effectivement, il a rendu les débriefings du weekend le lundi matin, les pauses déjeuner, les pauses café de 16h et les potins compliqués, mais qui n’a pas apprécié d’éviter les transports le matin ou bien encore de pouvoir travailler en pyjama ?
A la levée des mesures, il a parfois été difficile de reprendre le chemin du bureau, et encore pire, de reprendre les transports, chronophages et monotones.
D’abord deux jours par semaine, puis trois, puis cinq. Une nouvelle source d’angoisse pour certain.e.s, pire encore, un cauchemar pour d’autres. Fini les weekends de 5 jours en Normandie, les semaines de télétravail entre ami.e.s ou les semaines aux petits oignons dans la famille.
Sans grande surprise, cette nouvelle flexibilité acquise par la force des choses a eu beaucoup d’effets positifs sur la santé mentale.
Des études montrent que les employé.e.s ont en moyenne 2,6 fois plus tendance à se dire heureux et seraient 2,1 fois plus enclins à recommander d’intégrer leur entreprises lorsqu’ils/elles travaillent pour une entreprise qui leur laisse le choix de leurs lieux et horaires de travail.
Bien que certaines entreprises y soient réticentes, d’autres ont su rester flexibles en laissant à leur collaborateurs/collaboratrices la possibilité de continuer à télétravailler quelques jours par semaine.
Tellement confortable parfois, le télétravail s’est fait une réelle place dans le quotidien professionnel.
L’exigence de flexibilité s’est principalement exprimée par une demande de droit au télétravail désormais devenue légitime, à laquelle les employeurs ont donc dû s’adapter.
La flexibilité est donc un avantage considérable pour les entreprises qui sont en permanent besoin de talents.
Il est intéressant de voir combien les restrictions de liberté liées à la pandémie ont eu in fine l’effet inverse, en poussant les gens vers une exigence de flexibilité de la part des employeurs et donc vers une conquête de liberté et de reprise de contrôle sur leur vie.
Du sens – un indispensable pour le bien-être professionnel !
Parmi les grandes révolutions du monde du travail à l’ère post-covid, les talents sont désormais en quête de sens dans leur vie professionnelle. Après des mois d’incertitudes, de temps de travail libéré par le confinement, de longues soirées de couvre-feu libres pour penser, beaucoup de gens ont saisi l’occasion pour faire un point sur leur vie.
Beaucoup ont réalisé que leur vie personnelle et/ou professionnelle n’avait pas grand sens et ont voulu remédier à cela.
C’est ainsi que très rapidement, on a pu voir se mettre en place la « Great Resignation », phénomène par lequel un nombre record de personnes ont quitté leur poste après la pandémie.
Pour les talents, la quête de sens à l’ère post-covid est devenue un élément clé du quotidien. Cette quête de sens passe notamment par une ré-évaluation des priorités, et du temps libre disponible en dehors des heures de travail.
Le bien-être au travail est donc devenu une priorité pour les candidat.e.s. Les entreprises ont bien saisi cela. C’est ainsi que l’on a pu observer une augmentation de 73% des publications d’entreprises à propos du bien-être, et une augmentation de 147% d’une référence au bien-être dans offres d’emplois.
La quête de sens professionnel passe également par le partage de valeurs communes portées par l’entreprise.
Ethique, diversité, bien-être et inclusion – les valeurs au cœur de la culture d’entreprise !
Les talents ont de plus en plus à cœur de travailler pour des entreprises qui promeuvent l’éthique et des principes et valeurs telles que la diversité et l’inclusion.
Les entreprises ont dû revoir leur marque employeur pour devenir compétitives et s’assurer qu’elles matchaient avec les nouvelles attentes des candidats désormais légitimes à les exprimer.
Certaines catégories de population sont plus sensibles que d’autres à ces efforts. Par exemple, 66% de la génération Z estime que les efforts mis en place pour favoriser la santé mentale améliorent la culture d’entreprise.
La flexibilité, le bien-être au travail et les valeurs sont ainsi devenus des éléments clefs de la culture d’entreprise, très valorisés par les talents.
Aussi, la pandémie a conduit les talents à reconsidérer leurs priorités et à exiger plus des employeurs. Ces nouvelles exigences de flexibilité, de sens professionnel, et de valeurs protées par les entreprises représentent un réel empowerment des candidats, et une déconstruction du schéma pyramidal de dépendance face aux entreprises.
La pandémie a donc constitué une réelle opportunité pour le renouveau de la culture d’entreprise, dans un monde où elle aurait un rôle de catalyseur d’une nouvelle sociétabilité virtuelle. Elle a également, par la démocratisation du travail à distance, créé une nécessité d’instaurer une culture de travail individualisé.
Cela annonce de nombreuses évolutions et futures métamorphoses à venir. La route sera longue !